L’UMIH s’engage dans la prévention des addictions

16 septembre 2025

Sujet tabou par excellence, la consommation de produits psychoactifs (tabac, alcool, drogues…) et les comportements à risque qui découlent, sont une réalité dans beaucoup de secteurs professionnels. La restauration n’échappe malheureusement pas à ce constat. En partenariat avec la MILDECA, l’Umih engage une démarche de prévention des conduites addictives et de protection envers le million de salariés du secteur des CHRDT, saisonniers inclus.

Le milieu professionnel peut à la fois offrir un cadre protecteur et d’intégration en donnant des repères et en favorisant les relations sociales, et être source de vulnérabilité. Certaines conditions et organisations du travail peuvent déclencher ou aggraver des conduites addictives. Ce constat général cache une grande diversité de situations selon les métiers, les catégories professionnelles, l’âge et le sexe.

La restauration, un terreau fertile pour les addictions ?

« Notre secteur est particulièrement exposé parce qu’il conjugue un certain nombre de facteurs de risques  »

Thierry Marx,
Président confédéral de l'Umih

En effet, l’environnement de la restauration cumule des conditions et des organisations du travail pouvant déclencher ou aggraver des conduites addictives, quelles que soient les pratiques, qu’elles se déroulent avant, pendant ou après le travail : stress, risques psychosociaux, faire face à l’hostilité, gestion des situations de conflits, surcharge de travail, horaires décalés, etc.

« Au-delà du stress qui existe dans nos métiers, nous sommes un milieu festif et de convivialité où l’alcool est présent »

Laurent Lutse,
président national Umih cafés, brasseries, monde de la nuit en charge de la prévention

Responsabilité de l’employeur

La prévention des conduites addictives en milieu de travail relève d’abord d’une responsabilité des employeurs, qui doivent assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés. « Elle doit s’envisager dans un cadre collectif et positif destiné à créer un environnement de travail protecteur, favorable à la santé et à la sécurité et s’inscrivant dans un objectif de qualité de vie au travail et d’amélioration du bien-être des salariés », précise la Mildeca.

Les conduites addictives mettent en danger non seulement la santé individuelle des salariés, mais également la santé collective de l’entreprise, car elles peuvent être à la fois un symptôme et une conséquence de dysfonctionnements dans l’organisation du travail ou le management.

Le guide

« Prévenir les conduites addictives, c’est préserver la santé et le bien-être des salariés en garantissant un environnement de travail sûr et serein. En tant que chefs d’entreprise, c’est notre devoir. En tant que responsable syndical, c’est notre rôle d’alerter sur ces problématiques »

Eric Abihssira,
vice-présent confédéral et président de la Commission sociale de l’Umih

C’est pour répondre à cette exigence que l’Umih en association avec la Mildecca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives), publie le Guide de prévention des conduites addictives, pour accompagner les chefs d’entreprise en leur proposant des outils clés en main pour prévenir les conduites addictives et apprendre à les gérer au quotidien. II offre aux employeurs des informations concrètes et des solutions adaptées à notre secteur en abordant notamment :

  • les bonnes pratiques pour sensibiliser et accompagner les salariés,
  • les outils pour intégrer la prévention des conduites addictives dans le règlement intérieur et le Document Unique d'Évaluation des Risques Professionnels (DUERP)
  • les dispositifs réglementaires à connaître.

Le Guide de prévention des conduites addictives est un outil essentiel pour accompagner les professionnels dans la protection de leurs salariés. Face à un secteur confronté à de nombreux défis, notamment celui du recrutement, cette démarche de prévention s’inscrit dans une volonté d’améliorer les conditions de travail et de renforcer l’attractivité des métiers.

Comme le souligne Thierry MARX,

« S’engager pour la protection des salariés est une des façons de répondre aux enjeux d’attractivité du secteur. »

Ainsi, la prévention des conduites addictives ne constitue pas seulement une obligation légale ou morale, mais aussi un levier stratégique pour fidéliser et attirer de nouveaux talents, tout en assurant le bien-être de l’ensemble des collaborateurs.