L’Umih, bien présente à ce grand rendez-vous, a défendu un secteur sous tension. « Les discussions ont couvert un large éventail de sujets communs à tous les pays. Mais une urgence s’est clairement imposée : celle de la reconquête de la distribution en ligne », alerte Véronique Siegel, présidente de l’Umih Hôtellerie Française.

Commissions écrasantes, marges en berne

En effet, si un espoir est né avec le règlement européen sur les marchés numériques (DMA) censé encadrer les abus de position dominante, Google, désigné comme «contrôleur d’accès», a modifié dès octobre dernier la façon dont s’affichent les résultats liés à une recherche d’hôtel ou de restaurant. Résultat : ces changements renforcent la visibilité des comparateurs comme Booking au détriment des établissements qui vendent en direct. Pire encore, les comparateurs prélèvent des commissions allant de 15 à 25 %, grignotant directement les marges des professionnels. « L’interprétation du DMA faite par Google relègue les hôteliers au second plan, derrière des plateformes déjà hégémoniques grâce à leur référencement et leurs investissements massifs, déplore la présidente de l’Hôtellerie française. Notre combat est majeur pour que le DMA tienne ses promesses et pour que la souveraineté de la distribution directe soit préservée », insiste-t-elle.

Les meublés touristiques dans le viseur

Autre point chaud : les meublés de tourisme, accusés de fausser la concurrence. « Un meublé qui accueille autant de clients qu’un petit hôtel n’est soumis à aucune norme. C’est un déséquilibre économique et réglementaire profond, dénonce Véronique Siegel. L’Europe doit agir. Sans règles communes et équitables, c’est tout un modèle économique qui est menacé et nos lieux de vie qui sont durablement transformés. »