Après deux ans de crise, les trésoreries sont exsangues et le bout du tunnel n’apparaît toujours pas, pour cette profession qui a en moyenne 3% de résultat net, et qui aujourd’hui doit réussir à articuler :
- Le paiement des reports accordés lors de l’arrêt d’activité,
- Début du remboursement du PGE (prêt garanti par l’Etat) qui a servi finalement à financer les dettes provoquées par les annulations des contrat ou reports répétés,
- Des aides comme les coûts fixes non adaptées aux traiteurs,
- Un décalage des activités entre 3 à 4 mois après la signature d’un contrat,
- Les augmentations du gaz, électricité, carburant de plus de 100% pour certains,
- Des annulations de dernière minute liées au covid.
Et enfin, les augmentations des matières premières répercutées par les agriculteurs, puis les transformateurs, puis les distributeurs, puis les transporteurs.
Les traiteurs arrivent en bout de chaîne et devraient répercuter l’ensemble des augmentations ... sur des contrats signés en 2019, 2020, 2021 et parfois encore reportés.
La situation l’exige et la loi permet avec le principe légal applicable aux contrats par défaut (sauf clause contraire), qui s’appelle l’imprévision. L’article 1195 du Code civil permet à un professionnel de demander une renégociation de ses contrats (conclus, reconduits ou renouvelés après le 1er octobre 2016) en raison de l’augmentation importante du prix des matières premières.
Sans renégociation de contrat, les professionnels prennent le risque de travailler à perte et de condamner leur entreprise et les emplois. Mais ces mêmes professionnels sont face à des entreprises et des particuliers qui subissent les mêmes hausses et voient leur pouvoir d’achat diminuer et ils craignent que la qualité des relations commerciales se dégradent entre eux et leurs clients fidèles qui ne pourront pas accepter ces augmentations.
Selon une analyse des élus traiteurs-évènementiels UMIH, ce sont 40% des entreprises qui pourraient arrêter leur activité sans une prise de conscience de la part du Gouvernement, à défaut d’un accompagnement économique prolongé et adapté leur activité.